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Joël Andrianomearisoa

Le travail de Joël Andrianomearisoa s’exprime à travers différents médiums et matériaux, cherchant à donner forme à des récits non explicites, souvent abstraits. Son approche plurielle : de la sculpture aux installations, de l’artisanat aux écritures, du textile et en passant également par des collaborations inédites — s’inspire de ses essences malgaches, un pays aux influences diverses. Imprégnées d’expériences émotionnelles complexes, ses œuvres délicates et souvent ambiguës sont considérées comme une série d’exercices en constante évolution. Ces derniers prennent en compte l’esthétique et l’architecture des sentiments que nous percevons tous, mais n’arrivons pas à nommer.
En 2019, Joël Andrianomearisoa a représenté Madagascar à la 58e Biennale de Venise, et ses œuvres ont été exposées dans des institutions internationales de premier plan, notamment au MAXXI, à Rome, à la Hamburger Bahnhof, à Berlin, au Smithsonian National Museum of African Art, à Washington DC, au Centre Pompidou et plus récemment au Palais de Tokyo, Paris.
Depuis 2020, Joël Andrianomearisoa est également le fondateur et le directeur artistique de Hakanto Contemporary, un espace indépendant pour les artistes à Antananarivo, Madagascar, soutenu par le Fonds Yavarhoussen.

[•]Né en 1977 à Antananarivo, Madagascar[•]Vit et travaille entre Paris, Antananarivo et Magnat-l’ÉtrangeIG@studiojoelandrianomearisoaSite webhttps://studiojoelandrianomearisoa.comShare

Œuvre présentée

NOSTALGIE D’UNE UTOPIE PANAFRICAINE – 2022.2023
Installation textile et sonore incorporant tapisserie, son et cônes textiles.
La tapisserie de 260×180 cm a été tissée en basse lisse selon les procédés d’Aubusson dans diverses fibres provenant de Tunisie, de Madagascar, d’autres pays africains et de France.
Lieu de production : ateliers Artis (Robert Four, Ezzahra, Tunisie) 2022-2023
L’œuvre sonore est un poème composé par l’artiste et lu par l’actrice Clotilde Courau.

Nostalgie d’une utopie panafricaine s’articule autour d’une tapisserie réalisée par les tisseuses des Ateliers Robert Four à Ezzahra. Ancré dans l’histoire séculaire d’Aubusson, le savoir-faire s’exprime ici par la main tunisienne. Inspirée du klim, tissage ras emblématique de la Tunisie, cette tapisserie se construit en cent bandes régulières dans une alternance de matières végétales, animales et industrielles aux teintes noir et beige, provenant du continent africain. Depuis le sol, les cinquante premières bandes répondent à l’exercice de l’excellence imposé par la tradition de la basse lisse, alors que les cinquante suivantes, vers le ciel, échappent aux gestes systématiques pour accueillir la singularité de la main qui tisse. Rendue à sa liberté par l’artiste qui ne lui souffle que ses intentions, l’artisane laisse libre cours à son imaginaire, agençant fils et fibres jusqu’à les faire déborder du cadre. Les gestes répétitifs se meuvent alors en expériences de dialogue et de dérèglement dans une superposition d’horizons communs. Autour, des cônes entourés de laine noire, comme prêts à tisser, dessinent un parcours dans une cartographie sans repères sauf celle de la matière. La voix qui résonne déclame à l’infini un poème écrit par l’artiste, une litanie de mots comme autant d’hommages à la main, de celle de l’artiste à celle de l’artisane.

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