Œuvre présentée
FLYING ARCHIPELAGO – 2023
Alfa, son.
Dimensions variables
Tissage : Mahbouba, Fatma, Gouta, Mabrouka, Massouda et Meriam Hleli (Kasserine)
Composition sonore : Étienne Gillet
Originaire de l’archipel de Kerkennah, ayant étudié et vécu dans plusieurs régions de la Tunisie, de culture à la fois insulaire et continentale, Najah Zarbout est travaillée par les questions de l’isolement, de l’entre-deux, des limites, des racines et de la relation à l’autre. Son œuvre s’en nourrit en permanence. Ses compositions racinaires découpées dans des papiers blancs ou translucides, ses cadres définis à l’avance, ses perspectives écrasées, ses petits personnages fuyants, témoignent à la fois de son expérience de l’insularité, de la fragilité des écosystèmes iliens surexposés aux conséquences du changement climatique et à la nécessaire ouverture sur les autres.
Organisée à l’horizontale en un ensemble d’ilots suspendus, l’installation de tapis tissés en alfa, cousus entre eux et disposés en strates se déploie sur plusieurs niveaux. L’ordonnancement des îlots, le jeu de niveaux permet aux spectateurs de s’imprégner de l’étendue de l’œuvre, d’être proches de la matière et du travail et mode de tissage si caractéristique de la région de Kasserine. Les procédés de tissage des tapis en alfa de la région combinent deux états de la matière : un alfa apprivoise et dompte par la main d’un côté et un alfa laissé à l’état de presque nature de l’autre. L’artiste se saisit de cet état pour intégrer des tresses d’alfa de forme racinaire et de différentes longueurs pouvant parfois atteindre le sol et envahir les cimaises. Tout en évoquant un enracinement rhizomique, l’installation Flying archipelago invite à un voyage entre Kasserine et les îles Kerkennah, entre un archipel en sursis et une steppe affaiblie par la pauvreté.
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