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Ali Tnani

Ali Tnani est un artiste plasticien, diplômé de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Depuis, il a fréquemment participé à des programmes internationaux de résidence artistique.
« Trace, Espace, Données » sont quelques-uns des mots-clés qui gravitent autour de la pratique artistique d’Ali Tnani. Cette pratique l’amène à exploiter différents supports et formats tels que la photographie, le dessin, l’installation sonore et le film documentaire.
Il a participé à plusieurs expositions individuelles et collectives en Tunisie et à l’étranger : « Ce vide, Voilà ma réponse » (2022), une exposition personnelle à la station d’art B7L9 — Kamel Lazaar Foundation (KLF), Tunis ; “The upshot of trans-affective solidarity”, TAM Torrance Art Museum, Los Angeles, USA, 2022 et Motorenhalle Centre for Contemporary Art, Dresden, Allemagne, 2021 ; “Climbing Through the Tide” (2019) à KLF B7L9 Art Station, Tunis ; “A new Humanity” (2018), Biennale de Dakar, Sénégal ; “Unknown program” (2018), une exposition personnelle à Elmarsa Gallery, Dubaï, EAU. « Architextures de Paysage 1 » (2017), Château d’Oiron, Oiron, France. « Données à voir » (2016), La Terrasse, Espace d’art de Nanterre, France. “If you are so smart, why ain’t you rich?” (2014), Biennale de Marrakech, Maroc.

[•]Né en 1982 à Tunis, Tunisie[•]Vit et travaille à TunisFB@hiddenlinesIG@alitnaniWebhttps://alitnani.comShare

Œuvre présentée

THE BLUEPRINT TO A LIFE – 2023
Installation textile et sonore. Couverture en laine (battania), broderies, bande son.
Dimensions variables.
L’œuvre a été réalisée en collaboration avec les ateliers T’illi Tanit de Najib Belhaj à Mahdia.

Ali Tnani est passionné d’histoire et plus particulièrement des modes de sa construction et de son écriture. Cet intérêt pour les petites et grandes histoires le conduit à chercher des indices et à enquêter pour trouver des traces matérielles ou immatérielles du passé notamment les traces de l’effacement des traces elles-mêmes sur internet et sur les supports numériques. Ce travail de documentation – qui fait partie intégrante de sa pratique artistique – l’amène à exploiter divers médias et formats tels que la photographie, le dessin ainsi que l’installation sonore et le film documentaire.

Cette installation a été élaborée à partir d’un croisement imaginaire de deux récits d’artisanes d’El Jem et de Mahdia : Selma Heb Errih la tisserande et Saïda Bahri la brodeuse. Via la voix de sa petite fille, Selma conte sa vie, son travail artisanal domestique. Saïda narre les phases de son apprentissage de la broderie et son travail de commande destiné aux clients. Le choix du support et des motifs brodés fait écho à ces récits entrelacés. La battania renvoie ici au travail féminin domestique, généralement non rémunéré. La référence à l’ancien billet de banque de cinq dinars partiellement brodé traduit la première rémunération perçue par Saïda pour un travail accompli en dehors de la sphère domestique. C’est le signe clé de la salarisation du travail féminin, des premiers pas vers une autonomisation, mais aussi le visuel qui laisse entrevoir les valeurs sociétales propres à cette époque. Plusieurs séjours dans les ateliers de Najib Belhaj à Mahdia ont permis de mettre au point un dispositif de broderies définissant à partir des dessins de l’artiste les contours, les parties pleines, les différents points à utiliser ainsi que les couleurs et matières des fils et des fibres. Outre les points « passe-plat droit » et « passe-plat empiétant » nécessaires au remplissage des zones pleines, le point de piqûre qui sert à réaliser des contours, l’ouvrage laisse voir entre autres un point spécifique de la région de Mahdia, un point assez complexe quasiment abandonné aujourd’hui « el ghorza el kahla ». Cette dernière option est en soi une manière de faire connaître et de valoriser ce point si singulier, une occasion d’assurer sa transmission.

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