Œuvre présentée
GOLDEN DOORS A & B
Tissage d’objets en plastique trouvés (sacs, bobines de ficelle, brosses à dents…)
485 x 360 x 13 cm
Collaboration : Aymen Gharbi
et durant la phase I : Aymen Koundi, Aziz Hamlia, Aziz Rakm, Lotfi Hrizi
et durant la phase II : Adem el Ayeb, Ghada Loussaïf, Thouraya Loussaïf
Moffat Takadiwa crée des sculptures à partir de matériaux collectés dans les décharges du quartier de Mbrare, l’un des plus grands centres de recyclage et d’économie informelle du Zimbabwe. Déchets informatiques, bouchons plastiques, brosses à dents, tubes de dentifrice, autant de rebuts considérés comme des vestiges du capitalisme ou des traces contemporaines du colonialisme que l’artiste métamorphose en des tentures abstraites. S’inspirant de savoir-faire et de méthodes traditionnelles de tissage, ses « étoffes » post-industrielles aux formes organiques atteignent par leur préciosité une aura d’objets totémiques ou ritualisés. Les œuvres de Moffat Takadiwa traduisent ses préoccupations liées aux questions de consommation, d’inégalité et d’environnement.
GOLDEN DOORS A & B ont été composées à partir de sacs plastiques colorés, objet emblématique de la Tunisie contemporaine qui envahit les paysages ruraux et urbains, et de bobines en plastique jaunes, déchets de l’industrie textile. À la manière de fils ou de fibres, ces sachets ramassés et nettoyés ont été tissés sur un métier créé spécifiquement, installé dans un atelier de la médina de Tunis, à proximité de Dar Othman et de son majestueux portail en bois dont les deux œuvres s’inspirent. Ici, la tradition du tissage est mise à profit pour croiser, via des matériaux contemporains, deux signes forts et anachroniques pointés par l’artiste : les portes de Tunis comme surligneur d’architecture et d’histoire, et le sac plastique comme marqueur d’un présent surchargé de pollution.
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