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Chalisée Naamani

Chalisée Naamani est une artiste franco-iranienne formée à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Chalisée Naamani a notamment exposé en solo Quan- do va male, il leopardo en 2023 et Jt’oublierai vite j’te ljure en 2021, à la galerie Ciaccia Levi de Paris et Milan ; lors des Week-ends éphémères pour La Galerie, centre d’art contemporain de Noisy-le-sec, et à Art-O-Rama, Marseille, en 2021. Elle a participé aux expositions collectives : Au hasard, Balthazar, à la Friche La Belle
de Mai, Marseille, 2023 ; Power Flower à la Biennale de Nice, 2022 ; Des Corps Libres, à la Fondation Reiffers
Art Initiatives, 100 % l’expo, Piel de Serpiente, Felicità, Milieu des Choses, toutes à Paris en 2022 ; Emergences, BOZAR à Bruxelles, 2022 ; Teen Spirit, aux Beaux-Arts de Paris, Glad to get high and see the slow motion world, à Romainville, PALAI à Lecce, toutes en 2021.
Chalisée Naamani a reçu le prix Benoît Doche de Laquintane et le Prix des Fondations pour la sculpture et l’installation, en 2021. Les expositions prévues pour 2023 comprennent After Laughter Comes Tears au MUDAM, Luxembourg.

[•]Née en 1995 à Paris, France[•]Vit et travaille à ParisFB@chalisee.naamaniIG@chaliseenaamaniShare

Œuvre présentée

ROUGE LE POMPON QUI TERMINERA VOTRE NATTE, HEUREUSE FILLE AUX CHEVEUX LONGS – 2023
Broderies manuelles et mécaniques, impression numérique sur toile et coton, transferts d’images thermocollants, vêtements de récupération, sac de couchage, tissus divers, rubans, accessoires et bijoux fantaisie de récupération, impression sur bâche en PVC.
Assistée de Omar Khlif
Broderie : Atelier Tilli Tanit, Mahdia (direction artistique et technique Nejib Bel Hadj avec Zahra Bel Hadj, Rachida Sfaxi, Fatma Soula, Ahlem Allaya, Wahida Ben Ottman, Lamia Haboubbi, Amina Salah, Salwa Jaafar).
Tressage de la natte : Anouar Boussetta
Couture : Mojgan Teymouri, Laila Maaroufi

Chalisée Naamani développe une œuvre hybride où le mélange de peinture, sculpture, culture populaire, mode et technologie devient un terrain fertile pour l’entrelacement culturel et l’échange linguistique. L’artiste médite sur le pouvoir politique, culturel et évocateur de la mode, en mélangeant des images de ses archives personnelles, de l’iconographie du Moyen-Orient, des citations de musique trap, des panoramas screensaver et des collages numériques. Tout se chevauche et s’imbrique, les stratifications de matériaux et d’expériences — virtuelles et réelles, spirituelles et physiques — s’entrelacent inextricablement.

Derrière la vitrine, la fabrique des images de Chalisée Naamani se révèle en collage. Un espace fictionnel aux allures de boutique ou d’atelier de couture fait étalage tant de trésors d’artisanat que de friperie témoin de globalisation. Le point d’ancrage, la revue féminine engagée et militante Faïza fondée en 1959, a conduit l’artiste à s’interroger sur l’apparat comme pouvoir politique. Le costume traditionnel de Mahdia codifié, ici revisité, raconte et se lit en étape, de la naissance au paradis. Sur un même statut, les objets cohabitent jusqu’à parfois se confondre. L’artisanat est convoqué en prémices de l’esthétique.Les sacs cabas répandus dans la médina sont imprimés du motif fantôme du tampon du tisserand et ornementés de broderies précieuses réalisées en collaboration avec l’atelier de Tilli Tanit à Mahdia. La broderie dont la fonction dominante est décorative fait office de peinture à l’aiguille et joue selon les régions ou le contexte historique avec la diversité des matières autant qu’avec le patrimoine ou l’imaginaire féminin. Si les supports diffèrent, la palette chromatique est autant celle des costumes de mariage de Mahdia que celle de Gucci dont la contrefaçon profilère au sein de la médina. Dans l’esprit des trousseaux de mariage, les éléments s’exhibent entre tradition et fast-fashion, entre artisanat et industrialisation. Le trouble s’installe sans résolution d’énigme.