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Abdoulaye Konaté

Abdoulaye Konaté est largement reconnu pour ses installations textiles qui explorent des questions sociopolitiques et environnementales, tout en mettant en avant ses préoccupations esthétiques et son langage formel.
Abdoulaye Konaté reçoit en 2009 les insignes de Chevalier l’Ordre national du Mali. Il a également reçu les insignes de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française (2002) et le Prix Léopold Sédar Senghor lors de la Biennale de Dakar (1996).
Ses œuvres figurent dans les collections de grandes institutions internationales, notamment le Musée national du Mali, Bamako ; le Museum of Modern Art, New York ; le Metropolitan Museum of Art, New York ; le Centre Pompidou, Paris ; et le MAXXI Museo nazionale delle arti del XXI secolo, Rome.
En 2004, Abdoulaye Konaté a fondé le Conservatoire des Arts et Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMMBFK) à Bamako, un établissement d’enseignement supérieur qui dispense une formation artistique et professionnelle dans les domaines des arts visuels, de la musique et de la danse. Abdoulaye Konaté est en outre membre fondateur du conseil d’administration du Fonds Africain pour la Culture, qui vise à soutenir les personnes travaillant dans les industries créatives et à favoriser la professionnalisation du secteur.

[•]Né en 1953 à Diré, Mali[•]Vit et travaille à BamakoShare

Œuvre présentée

TUNISIE – 2023
Composition textile. Bazin, foutas et broderies.
L’œuvre a été réalisée dans les ateliers de l’artiste à Bamako.

Le matériau de prédilection de l’artiste est incontestablement le tissu. Accessible, beaucoup plus disponible que les matériaux traditionnels de la peinture, l’artiste se sert de tissus comme matériau plastique à part entière. Depuis quarante ans, Konaté s’en sert pour composer tentures, tapisseries, sculptures et divers patchworks. À travers un dispositif touffu de savoir-faire locaux, de signes culturels, de plis, d’expérimentation de matières, de teinture, de couture… Konaté aborde les problèmes qui traversent le monde aujourd’hui : racisme, écologie, corruption politique et diverses autres épreuves et perversions.

L’artiste exploite notamment le basin, un tissu offrant une palette de couleurs riches et variées et résistant à plusieurs types de manipulations et transformations. Inspiré des tenues des musiciens et danseurs traditionnels de la région du Ségou, le système de bandes régulières de basin et d’autres tissus cousus lui permet de composer des espaces plastiques modulaires, très colorés, fondés sur la répétition, la variation, la juxtaposition et la superposition. Pour Hirafen, l’artiste a accolé ses bandes coutumières en basin à d’autres bandes façonnées dans des foutas tunisiennes préalablement teintées. Konaté a veillé à ce que le travail de pliage, de teinture et de couture ne dénature pas les foutas ; celles-ci demeurant tout à fait identifiables. Ces bandes de foutas aux couleurs inédites, du moins pour un regard tunisien, traversent horizontalement et verticalement la composition rompant le rythme évolutif des dégradés de bleus des bandes en basin. La composition est rehaussée vers le haut par des éléments de broderies inspirées de signes et de symboles tunisiens. Foutas teintées, pliées et cousues en bandes, poissons et mains brodés, autant de matériaux, gestes et signes réfléchis et incorporés dans cette œuvre de grande envergure et de forte plasticité. Adepte du métissage, par le biais de mains maliennes, par le fil et le tissu, l’artiste fusionne et scelle ici divers pans de la culture africaine.