Œuvre présentée
BOZA ET ORDALIE – 2023
Installation composée de 6 éléments incluant peinture, dessin, tissage, céramique, photographie et broderie.
Dimensions variables.
Collaboration :
Tressage : Monjia Mouldi
Broderie : Atelier Tili Tanit, Mahdia (direction artistique et technique Nejib Bel Hadj avec Zahra Bel Hadj, Rachida Sfaxi, Fatma Soula, Ahlem Allaya, Wahida Ben Ottman, Lamia Haboubbi, Amina Salah, Salwa Jaafar)
L’œuvre de l’artiste s’inscrit dans une optique pluridisciplinaire combinant, selon le cas, plusieurs techniques, matériaux et médiums : dessin, peinture sur divers supports, collage, gravure, céramique, photographie, vidéo, installation… La question de la matérialité de l’œuvre est primordiale à son travail ; l’artiste n’hésite pas à combiner, tester, expérimenter les limites propres aux matériaux. Ses œuvres explorent différentes thématiques d’ordre autobiographique, culturel et social : problèmes interculturels, discours sur le corps féminin, violence portée sur les corps de femmes…
Boza et Ordalie puise ses substances dans les techniques de broderie et de vannerie, des éléments de biographie de l’artiste et dans plusieurs récits mythologiques et légendes liés à l’exil forcé ou consenti. Par son ambiance maritime, son dispositif, le choix des matériaux et des images, leur traitement et leur ordonnancement sur la surface de sept nattes mortuaires de forme ovale, l’installation évoque une traversée migratoire par la mort suspendue. À travers fils, divers tissus et médiums, Boza et Ordalie fait le pont entre figure mythologique, images du corps de l’artiste, figures de migrants d’époques révolues ou des temps présents. La forme de la natte mortuaire, réceptacle des corps des défunts, ici toujours mutants, rejoint celle des embarcations précaires. Porteurs de leur propre histoire et celle de leur communauté, détenteurs de culture et de savoir-faire, les migrants d’hier et d’aujourd’hui semblent partager des histoires et des fins communes : douleur, souffrance, disparition, mais aussi espoir et désir de renaissance… Au péril et au désir de leur vie.
Boza est un terme utilisé par les migrants en langue Bambara signifiant « laisser moi passer et aussi « victoire ». Odyssée d’hier et d’aujourd’hui.